Sophie
Sainte-Marie-Heim

Sophie Sainte-Marie est plasticienne. Après une formation tournée vers les arts vivants vivants [école du cirque Fratellini, cours de théâtre aux conservatoires regroupés des 6e, 10e et 13e arrondissements de Paris, Institut de musique liturgique] et quelques années à travailler pour la maison Jean-Paul Gaultier, elle se consacre aux arts plastiques. Le Fonds d'Art Contemporain de la SACEM acquiert une vingtaine de ses œuvres et lui offre de participer à l'exposition SACEM - 25 ans de collection d'art contemporain, aux côtés de Valérie Favre, Olivier Debré, Arman ou Zao Wou Ki... Des années plus tard, la longue préparation de l'exposition de groupe Hors contours, avec JonOne, Psychose et Clément Bagot, marque un tournant décisif dans sa création artistique : c'est le début de ses Murs qui la conduiront vers les Monotypes.

En 2011, Sophie sainte-Marie-Heim fonde avec Laurence Hirsch le collectif interdisciplinaire Les Accordeurs de Platane, axé sur le travail in situ et, en ce qui la concerne, sur le Land Art Participatif. Ses Paysages pour gastéropodes gourmands et fourmis facétieuses ou pour fourmis paresseuses, violoncelle et escargots aventureux, ses Traces du visible, suggèrent au public une aventure faite de poésie picturale. L’utilisation d’épices, en lieu et place de pigments, associée aux titres qui font des animaux un « troisième public » convoque des réflexions qui portent autant sur les questions environnementales et migratoires que sur des souvenirs intimes. Odeurs de cuisine obligent.

Parallèlement, pour le théâtre public, elle est la collaboratrice artistique de Laure Favret dont les spectacles ont été créés à l’Agora, scène nationale d’Évry ; à la Filature, scène nationale de Mulhouse ; au Théâtre Berthelot de Montreuil et au Théâtre Jean Arp, scène conventionnée de Clamart

Avec Julie Dumont, qui porte le projet Les Jardins d’Asphalte, son travail participatif in situ s’ouvre à d’autres formes d’expression, plus citadines et semi pérennes. Tandis que jusqu'alors le souvenir des Paysages s’inscrivait plus durablement que l’œuvre elle-même, les murs peints des Jardins d’asphalte s’impriment au quotidien dans le paysage urbain.

C'est dans cette continuité que sont conçues, avec Lola Gavarry, les Sérigraphies sur verre de la Goutte d'Or. Au travers d’une œuvre pérenne qui s’inscrit dans l’espace public et que chacun peut s’approprier, Sophie Sainte-Marie-Heim interroge un autre rapport de l’artiste à la ville et au temps, aux habitants et aux passants,

Enfin, dans ses dessins, Sophie Sainte-Marie-Heim explore les vides de la feuille blanche sur laquelle des lignes fracturées tracent un chemin dansant en équilibre instable, serpentent au milieu de pavés de couleurs – posés précautionneusement ou, au contraire, jetés là comme sont jetées les destinées des hommes – dessinent les contours d’espaces libres et tranquilles. Lignes de vie, vaillantes et courageuses, ligne de l’à venir, signes des possibles, traces du visible...